Villa Gallia

La Villa Gallia, c'est une annexe de l'école où je bosse -et où j'avais suivi des cours d'arts visuels, il y a longtemps. Paraît qu'Antoine Marie Jean-Baptiste Roger de Saint-Exupéry y a passé deux ans, de 1915 à 1917, à fréquenter les cours passionnément masculins des frères marianistes. Mais je m'en fous un peu. Bon, quand même pas autant que Juan Carlos I, qui aurait aussi fait un détour par-là. Non, ce qui m'intéresse plus, ce sont les planchers, par exemple, griffés, rabotés, creusés, patinés et donc dessinés par des années de piétinements. Une âme artistique a eu le temps de prendre possession de ce lieu inspiré, notamment lorsque des salles étaient louées à des artistes. Bons ou mauvais, peu importe, ils ont certainement laissé couler un peu leurs palettes et peut-être même, dans un excès de rage une nuit d'insatisfaction devant leur toile ratée, lancé les pinceaux au plafond. Mais dans quelques mois, les HILTI pousseront une gueulée, un coup de rouleau aspetisé expédiera les chevalets, le plastique étouffera cette mystérieuse demoiselle et lui fermera les yeux. Foutu.