vroum

Vroum. Les vieilles caisses, c’est blindé d’anecdotes. Coffres farcis à la valise, aux cartons de pinard -aux cadavres pourquoi pas. Banquettes arrière exténuées élimées cochonnées. De vomi de pipi même, à l’occasion. De biscuits aussi. Mais pas que. Sur la route. Pare-brise embués. Épais insectes tabassés qui n’ont rien compris. Capots torrides des chemins de traverse, la contre-allée. Ronds-points quasi manqués. Gauche droite. Mais tout droit. Toujours. Dans le mur. Gegen die Wand Head-on. Bam. Les histoires de vroum finissent mal -en général. Balivernes. À la casse, comme nous, jouets couinant. Journaux intimes froissés de tôle d’huile de valves de durites pétées de boulons de courroies de filtres. Lost highway à fond les ballons. Sailor. Lula. Dennis Hopper en asthmatique. Mulholland Drive. David. Starsky. Bullit. Two-Lane Blacktop. Zabriskie Vanishing point. Bonnie. Clyde. Balade sauvage au fil du temps et Alice dans les villes. Paris, Texas. Wim. Jim. Tellement plus étrange que le paradis. Thelma, Louise. Syracuse, Arles, Naples, Courtepin, Cracovie, Budapest, Munich, Payerne, Palerme. Presque Toulouse. The Americans, toujours là, dans le rétro. Merci Robert. Tiens ton foulard Aki, et allume la radio. Et la 504 de papa qui flingue la Gitane bleue sans filtre à travers le sapin arôme vert sordide -elle a loupé un pont, une veille des vacances. Mais je lui en veux pas -ça fait partie de son histoire. Vroum.

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Photographies réalisées au Leica M6 et M2 (scanns de négatifs 24x36).